Rencontrer Nicolas Giraud pour la présentation de son film est un plaisir rare : non seulement l’auteur est éloquent, amusant, passionné mais encore, remarquablement attentif à ses interlocuteurs, il réagit aux quart de tour à leurs remarques, devance même leurs questions, accède à leurs demandes. Sa démonstration est si magistrale qu’Ayumi Roux, la jeune actrice qui l’accompagne ce jour là , en reste presque coite , mais d’un sourire. d’un regard ou d’une brève réplique elle appuie les dires de son réalisateur qui est aussi son partenaire dans «  L’Astronaute »

C’est peu dire que Nicolas Giraud s’est pleinement investi dans son film : il a apporté l’idée de départ, écrit le scénario (avec  Stéphane Cabel ) choisi les acteurs incarnant, à ses côtés, les rôles principaux et, bien sûr, réalisé «  L’Astronaute »

Pour raconter cette histoire peu ordinaire, rien moins que celle du premier vol spatial habité d’un amateur, Nicolas Giraud a cherché à être aussi réaliste que possible. Ainsi Jim , l’astronaute, incarné par le réalisateur, mène son projet a l’écart de toute institution mais n’est pas un novice absolu : ingénieur dans l’aéronautique il a suivi l’entraînement pour participer à un vol habité avant d’être écarté à l’ultime sélection. Et puis, et c’est l’un des sujet du film, il parviendra à faire partager son rêve à des alliés de poids : son ami d’enfance , chimiste amateur ( Bruno Lochet), un astronaute à la retraite ( Mathieu Kassovitz ) et une brillante mathématicienne ( Ayumi Roux). Sans oublier, bien sûr, le soutien morale indéfectible de sa grand mère bien aimée ( Hélène Vincent )

Pour nous faire croire à son récit le film n’use pas ( comme tant d’autres, bien moins réalistes !) d’effets spéciaux qu’il aurait d’ailleurs été bien en peine de s’offrir vu son budget, plus que modeste. Mais Nicolas Giraud, cinéphile passionné, convoque tous les effets cinématographiques : plans larges magnifiques ( ah! les superbes paysages enseignés du début du film ! ) et gros plans ( et même très gros plans) hyper-expressifs quand la situation l’exige, musique accompagnant l’action sans pléonasme, montage
efficace ( belles ellipses et montage alterné bien venu dans la dernière séquence)

Le résultat est tout à fait convaincant : l’aide accordée par ArianeGroup et la caution de Jean-Francois Clervoy,spationaute, qui en a été le conseiller technique attestent de la crédibilité du film, qui tient de bout en bout le spectateur en haleine. L’interprétation, très homogène, est remarquable. Le réalisation impeccable : il ne faut pas manquer «  L’Astronaute »!

Jean-François MARTINON

Illustration : Ayumi Roux et Nicolas Giraud lors de la remarquable présentation du film à Lyon