Dans le hall de la MC2 de Grenoble, Arnaud Meunier a le sourire aux lèvres ce vendredi 17 mars. Très soulagé. Il y a quelques heures encore rien était joué. L’équipe de la maison qu’il dirige était en assemblée générale, remontée à bloc contre le projet de réforme des retraites. Elle décidait finalement de jouer « Tout mon amour », la première pièce de Laurent Mauvignier, après avoir exprimé ses craintes que fait peser la loi sur le monde de la culture.

Arnaud Meunier a choisi Anne Brochet et Philippe Torreton -tous deux excellents- pour incarner ce couple revenu dans la maison où le mari doit s’occuper de l’enterrement de son père. Mais l’atmosphère est rendue encore plus pesante par le souvenir obsédant de la disparition de leur fille dix ans plus tôt dans le bois bordant la propriété. Une absence que vient réveiller une jeune marginale (Ambre Febvre). Est-elle leur fille ou son fantôme ? Plus vivant que jamais, le père (Jean-François Lapalus) revient régler ses comptes avec son fils. Tout est troublant dans ce jeu de cache-cache entre les vivants et les morts, auquel le public grenoblois assiste fasciné avant de lui réserver de longs applaudissements. Arnaud Meunier peut savourer son succès, en attendant d’emmener l’équipe à Lyon à partir du 29 mars.

-Lyon, théâtre des Célestins, du 29 mars au 7 avril.

Jacques LELEU

Anne Brochet et Philippe Torreton réunis par le metteur en scène Arnaud Meunier. Photo Pascale Cholette