Les films du Maghreb sont plutôt rares dans nos cinémas hexagonaux   , ( sauf dans les bons festivals, au premier  rang des quels il faut mettre « Cinémas du Sud » dont je vous parle chaque année) . C’est la première raison que je pourrais avancer pour vous intéresser  au film marocain «  Le Bleu du Caftan » qui sort sur nos écrans le 22 mars. Je pourrais aussi mettre en avant le fait qu’il ait été sélectionné et primé aux festival de Cannes ( dans la section «  un certain regard » ) à celui de Marrakech ( prix du public ) et présenté au Fespaco, le grand festival du cinéma panafricain de Ouagadougou, où qu’il ait été  choisi pour représenter le Maroc aux Oscar de cette année. Mais si je vous recommande chaudement  de ne pas manquer «  Le Bleu du Caftan » c’est parce que c’est un film magnifique, original et pudique, remarquablement émouvant !

L’action se passe dans la médina de Salé. Halim ( Saleh Bakari ) et Mina ( Lubna Azabal ), mariés depuis longtemps travaillent ensemble: Mina vend les caftans traditionnels qu’Halim fabrique. Ils partagent également un secret : l’homosexualité d’Halim . L’arrivée d’un jeune apprenti , Youssef          ( Ayoub Missioui ) et la dégradation de la santé de Mina vont forcer le couple à se réinventer .

Le film nous fait partager la vie de la médina, monde clos où chacun vit sous le regard des autres. Il excelle dans la peinture de l’évolution des sentiments des personnages qu’il nous fait comprendre, non par les dialogues, mais par des gestes, des attitudes, des expressions de physionomie. Il faut dire que les acteurs sont remarquables et remarquablement dirigés. Lubna Azabal , en particulier, est saisissante, donnant au personnage de Mina beaucoup de complexité .

«  Le Bleu du Caftan » est un film admirable , à ne pas laisser passer !