« LA REVANCHE DES CREVETTES PAILLETÉES » une comédie astucieuse, sur nos écrans à partir du 13 Avril
On se souvient de l’histoire des « Crevettes Pailletées » : une comédie mettant en scène une improbable équipe de water-polo gay qui connut, en 2019, un large succès .
L’équipe du film, sous la direction bicéphale de Cédric Le Gallo et de Maxime Govare, s’est retrouvée presque au complet pour nous offrir la suite des aventures des « Crevettes ».
Cette fois nos joyeux sportifs vont se retrouver, à la suite d’un malentendu, en Russie, pays où, on ne le dira jamais assez, l’homophobie est élevée en dogme d’Etat , et où les homosexuels sont maltraités, quand il ne sont pas enfermés,« pour leur bien, évidemment », dans de sinistres centres de rééducation !
Rien de drôle, à priori, dans cet environnement hostile mais toute l’habileté des « crevettes » est d’en tirer des effets hilarants, de révéler, par le rire, l’absurdité de l’attitude des autorités russes.
Menée à toute allure l’odyssée de nos héros nous tient en haleine, et, de quiproquos en caricature, de surprises en coup de théâtre, ne cesse de nous faire rire.
La vision de la Russie est bien sombre, conforme à celle que nous renvoie l’actualité , même si, bien entendu, le film a été tourné avant la guerre ! Vision sombre mais pas désespérée nous faisait remarquer Cédric Le Gallo : le film présente aussi un lieu de résistance, magique et clandestin- forcément clandestin !, une boîte underground, rendez-vous de toute la communauté LGBT+, où nos héros trouveront une aide décisive.
Détail singulier les scènes censées se passer en Russie ont été tournées en Ukraine, et de nombreux acteurs, techniciens et figurants ukrainiens ont participé à la réalisation du film.
Au total « La Revanche des Crevettes Pailletées » est un film comique réussi . Mais il est un peu plus que cela : par le regard emphatique qu’il porte sur ses héros LGBT, par sa critique bien ajustée de l’homophobie, c’est aussi un bel appel à la tolérance. Et l’on peut lui appliquer la devise du grand Molière : « Castigat Ridendo Mores », il corrige nos mœurs en nous faisant rire !
Jean-François Martinon
Illustration : Cédric Le Gallo ( à gauche) et Maxime Govare lors de la présentation du film à l’occasion du festival « Écrans Mixtes »