A NE PAS MANQUER : « LA TERRE DES HOMMES » Sur nos écrans dès le 25 Août.
Connaissez-vous Saint Christophe en Brionnais ? Ce gros bourg, près de MarcIgny, au nord de Roanne, et LA capitale incontestée du charolais. En effet il s’y tient, depuis des temps immémoriaux, le marché aux bovins sur pied, ces superbes bêtes blanches qui fournissent une des viande les plus appréciées C’est là que se retrouvent, tous les mercredis, les éleveurs venus de toute cette région aux pâturages si riches . Ils forment une communauté assez fermée – tout le monde se connaît, on sait qui a une grosse exploitation et qui n’engraisse que quelques bêtes – mais aussi très dépendante du monde extérieur : les revenus sont fonction des cours de la viande, eux même liés à l’évolution de la consommation, mais aussi des variations règlementaires venues du gouvernement et surtout de l’ Union Européenne ! Un monde où il n’est pas facile de se faire une place, surtout si on est jeune et encore plus si on est une femme, même issue du milieu paysan. Et c’est ce parcours semé d’embûches que nous conte le film .
Le Charolais Naël Marandin, le réalisateur de « La Terre des Hommes », s’y est immergé longtemps avant d’écrire et de réaliser son film. Et, bien sûr, c’est là qu’il l’a tourné : ce cadre vrai, cette nature magnifique et cette description réaliste, presque documentaire, des travaux et des jours des éleveurs d’aujourd’hui donnent au film son authenticité et font que l’on s’attache aux personnages, que l’on partage leurs inquiétudes, leurs espoirs et leurs désillusions.
Cette empathie avec les personnages est due, aussi, à la qualité impeccable de l’interprétation : autour de Diane Rouxel, magnifique héroïne à l’énergie inépuisable, on remarque Olivier Gourmet, Finnegan Oldfield et Jalil Lespert : tous sont convaincants, naturels, attachants.
« La Terre des Hommes » est un film qui pose, sans manichéisme, des problèmes actuels, brûlants et qui sont loin de ne concerner que le monde rural.
C’est pourquoi, malgré la concurrence de beaucoup de nouveautés, il ne faut pas manquer la sortie de ce film, ce mercredi 25 août. Il a été sélectionné en 2020 à la semaine de la critique du festival de Cannes et aussi au festival d’Angoulême la même année mais c’est seulement maintenant qu’il peut, enfin, rencontrer le public.
Jean-François Martinon
Photo: Naël Marandin et Jalil Lespert à la présentation du film à Lyon ( photo JFM )