Chambéry : La ville, la vie, au cœur de l’art africain contemporain
C’est une balade idéale pour découvrir Chambéry sous un autre jour. Commencez par la place du palais de justice sur laquelle s’ouvre un grand container métallique. Entrez et vous aurez un premier aperçu de l’exposition Afrika Art fest proposée jusqu’au 3 juillet dans différents lieux de la capitale savoyarde. « Nous tenions à proposer une partie des œuvres à la vue de tous, parce que le public a parfois peur d’entrer dans une galerie ou un centre culturel », explique Roger Niygena Karera, fondateur de l’exposition et agent d’artiste. Il a puisé dans son riche carnet d’adresses pour imaginer un parcours permettant de découvrir une centaine d’œuvres. Loin de tout folklore et d’un regard bien pensant, la sélection donne au contraire à voir un travail d’une formidable énergie et d’une grande diversité.
Rêver, raconter, incarner, interroger. Les maîtres-mots qui ont guidé son choix entre Sénégal, Côte d’Ivoire, Ile Maurice, Nigéria, Togo, Burkina Faso, Kenya, Cameroun et Nigeria. Si les créations sont très différentes, elles tournent autour du thème de la ville, de l’environnement et de la modernité. Ni angélisme ni misérabilisme, mais au contraire une manière d’aborder franchement, plein cadre, les réalités d’aujourd’hui et les utopies portées par les artistes. Collage, photo, peinture acrylique, utilisation de matériaux de récupération, techniques numériques : autant de moyens de porter un regard sur le monde d’aujourd’hui et imaginer celui de demain.
Mettre l’art à la portée de tous. Si toutes les œuvres sont à vendre, elles sont à découvrir gratuitement le temps d’un parcours dans quatre lieux différents mis en scène avec imagination et cohérence par Baptiste Rougeot, un jeune photographe et designer graphique lyonnais qui signe ici sa première scénographie.
Jacques LELEU
A voir jusqu’au 3 juillet place du palais de justice, rue de Boigne, à l’Espace Malraux et dans l’ancien entrepôt Vermouth.
PHOTO : parmi la centaine d’œuvres à découvrir, l’éléphant d’argile en lévitation de Ngozi, Omeji Ezama, du Nigéria. Photo J.L