Jean Faure avait bon goût. La plus belle pièce de l’exposition qui vient de démarrer dans le musée qui porte son nom en est la preuve. Un portrait de femme nue tenant délicatement un tissu qui ne cherche rien à cacher de ses charmes. Il règne une douceur digne de Botticelli dans cette œuvre de Foujita à qui le musée aixois consacre une petite mais belle exposition consacrée aux nus des années 20. Les années folles portent bien leur nom à en juger par les extraits de documentaires filmés entre Montmartre et Deauville où tout était permis, les fêtes les plus débridées -et dénudées- comme les aventures artistiques les plus fécondes.

Léonard Tsuguharu Foujita n’était pas le dernier à se plonger à corps perdu dans ce bain de folie et de créativité. Son travail reste cependant très classique tout en témoignant d’une douceur et d’une grande poésie pour mettre en valeur ses modèles à la blancheur de porcelaine. Ils ont une sensualité impensable aujourd’hui tant le « regard mâle » fait l’objet d’un procès sans appel.

  Jacques LELEU

A voir jusqu’au 31 octobre au musée Faure, 10 Bd des Côtes, Aix-les-Bains (museefaure.aixlesbains.fr).

PHOTO : La sensualité et la liberté de Foujita pour dessiner et peindre les nus des Années folles. Photo J.L