Florian Eeller est un auteur comblé : ses livres ont reçu un accueil favorable et de nombreux prix, ses pièces sont jouées partout avec un très grand succès : il est l’auteur français vivant le plus joué dans le monde ! Son premier film « The Father » a remporté deux oscars et aussi le Cesar du meilleur film étranger en 2022 . Car si Zeller est français il a réalisé son premier film aux USA et en anglais, seule façon, nous a-t-il dit, de faire tourner Anthony Hopkins qui lui semblait incontournable pour incarner le personnage principal de ce drame.

Son deuxième film « The Son » est lui aussi tourné en anglais, à Londres et à NewYork, même s’il s’agit ( comme pour The Father ) de l’adaptation d’une pièce de théâtre de Zeller, « Le Fils », crée en France et en français . Pour lui cela donne une portée plus générale, quasiment universelle, à cette histoire de deux parents séparés, confrontés à un fils aimé souffrant d’une très grave dépression .
Dans ce combat pour tenter de sauver l’adolescent ce sont leurs propres failles, leurs faiblesses cachées sous leur apparente réussite qui nous sont révélés tandis que les causes de la maladie du garçon nous restent inaccessibles, comme elles le sont pour ses parents.
L’interprétation est remarquable et, d’emblée, elle nous place du point de vue des parents : Peter, le père, magnifiquement incarné par Hugh Jackman, sensible et désarmé dont les certitudes vacillent progressivement, Kate, la mère ( Laura Dern, excellente) écrasée par l’incompréhension et le chagrin, tous deux désemparés face à Nicholas, leur fils, qui , grâce à Zen McGrath exprime une insondable tristesse, un indicible désespoir !
Un film grave et prenant, malgré quelques longueurs, qui aborde franchement un problème trop souvent minimisé. À ne pas manquer.

                                                                   Jean-François Martinon

Illustration : Florian Zeller lors de la présentation de son film à Lyon ( photo JFM )