Un film qui commence et qui finit sur l’air du Boléro de Ravel ne peut être triste ou pessimiste ! De fait  « Divertimento », de Marie-Castille Mention-Schaar, est un film tonique et sympathique, réconfortant.
Inspiré de l’histoire vraie de deux sœurs : Zahia et Fettouna Ziouani.  Habitant le 9.3, filles d’une famille issue de l’immigration, elle sont passionnées de musique classique et bien décidées à faire carrière dans ce domaine :  Zahia comme chef d’orchestre, rien que ça !, et Fattouna comme violoncelliste soliste ! Rêves improbables tant le monde de la «  grande musique » semble encore réservé aux ressortissants d’une soit disant «  élite » très blanche et très bourgeoise ! Et puis une femme chef d’orchestre ? Allons donc ! Conduire un orchestre est une affaire d’homme , tout le monde le sait !
Patiemment, malgré les sarcasmes et méchancetés sournoises des mélomanes de droit divin, mais avec l’aide de vrais amoureux de la musique, les jeunes filles vont parfaire leurs formations et réussir à relever leurs défis : Zahia fondera,  en Seine Saint Denis « Divertimento » un orchestre professionnel d’excellent niveau, qu’elle dirigera naturellement et sa sœur mènera une carrière de soliste internationale.
Pour raconter cette histoire vraie Marie-Castille Mention-Schaar a choisi deux jeunes comédiennes, Oulaya Amamra et Léna El Arabi , qui coachées pas les sœurs Ziouani dont elle interprètent le rôle, sont criantes de vérité, de naturel. Si Léna El Arabi a fait de la musique dès son plus jeune âge ( mais le violon n’est pas le violoncelle et la gestuelle est complètement différente ), Oulaya Amamra n’avait pas de culture musicale classique  : on imagine quels efforts il leur fallu faire pour être crédible en violoncelliste et chèfe d’orchestre !
Pour incarner Sergio Celibidache, le célèbre chef d’orchestre qui a décelé le talent de Zahia Ziouani et l’a accompagné dans son apprentissage, M.C Mention-Schaar à fait appel à Niels Arestrup qui est, lui aussi, très convaincant dans le rôle.
«  Divertimento » est un film réussi et qui, comme le note Zahia Ziouani, montre « là puissance de l’espoir et de l’énergie ». Un message positif que l’on n’entend que rarement ces temps-ci, surtout à propos de banlieues….et c’est bien dommage !

                                                                     Jean-François MARTINON