Chacun sait que la France a été occupée par les allemands durant la deuxième guerre mondiale. Mais beaucoup d’entre nous ont oublié que le Nord et l’Est de notre pays ont aussi subit l’occupation allemande de 1914 à 1918, parce que ces régions étaient situées au delà de la ligne du front qui coupait la France en deux, de la Mer du Nord à la frontière Suisse.
Regis Hautiere, qui vit a Amiens et qui a fait des études d’histoire, n’a pas oublié cette période difficile pour sa région et , devenu auteur de BD, y a situé ses albums, en particulier « La Guerre des Lulus », une vaste saga, ( plus de 10 volumes), qui conte les aventures de quatre garçons et une fille, orphelins oubliés derrière la ligne de front et qui tentent de rejoindre la Suisse, neutre, pour échapper à la guerre.
C’est une partie de ces aventure que Yann Samuel a décidé de porter à l’écran. Le film est très fidèle à la Bd qu’il adapte et, s’ils ne se sont pas mêlé du scénario, Regis Hautiere et son dessinateur Hardoc ont suivi de prêt la réalisation . La preuve ? Ils étaient présents à la présentation du film à Lyon et ont défendu avec conviction leur travail et celui de Yann Samuel , se portant garants de l’authenticité de la reconstitution .
Le film est essentiellement tourné dans les Haut de France, sur les lieux même où se situe l’action. En particulier une séquence se déroule au Familistère de Guise, bonne occasion pour mettre en vedette cet étonnant édifice construit au XIX°siècle par l’industriel utopiste Jean-Baptiste Godin.
Yann Samuell a remarquablement bien dirigé ses acteurs en particuliers les cinq adolescents qui incarnent les « LULUS » : ils sont toujours naturels et spontanés, parfaitement à l’aise parmi les acteurs chevronnés qui les entourent ( Isabelle Carre, Didier Bourdon, François D’Amiens, Ahmed Sylla ) et à qui ils volent ( presque ) la vedette !
Bref « La Guerre des Lulus » est un film réussi qui devrait passionner autant les adolescents que les adultes. Et leur donner envie de découvrir, si ce n’est pas déjà fait, la Bd de Hautiere et Hardoc. En attendant, peut être, une suite à l’écran des aventures des Lulus, car le film n’ en raconte qu’une partie !
Jean-François MARTINON
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