« COULEURS DE L’INCENDIE » un excellent film populaire !
Pierre Lemaitre est un écrivain prolixe et inspiré qui pratique allègrement plusieurs genres littéraires : le roman policier et le roman noir ( il insiste pour qu’on ne confonde pas ces deux formes d’écriture) le thrilleur ou le roman picaresque, avec un grand succès aussi bien critique ( il obtînt le prix Concourt en 2013 ) que public ( ses ouvrages sont traduit en 43 langues ! ). Passionné de littérature il aime rendre hommage dans ses livres aux auteurs qu’il admire : ainsi a-t-on pu trouver dans « Couleurs de l’Incendie » une référence à Alexandre Dumas . Pour moi c’est plutôt à Gaston Leroux, le père de Rouletabille, ou à Maurice Leblanc le créateur d’Arsene Lupin que j’ai pensé. Comme chez eux l’histoire avance « à 100 à l’heure », de rebondissements en rebondissements, et , bien sûr, les héros échappent à mille périls et les méchants sont punis…. In extremis!
De telles aventures se prêtent naturellement à l’adaptation cinématographique. C’est chose faite en 2017 avec « Au Revoir là haut », l’adaptation du premier volume de la trilogie « Les Enfants du Désastre » : le film réalisé et interprété par Albert Dupontel remporte 5 Cesars et un très grand succès
Pour réaliser « Couleurs de l’Incendie », second volume de la trilogie, Pierre Lemaitre choisit Clovis Cornillac .
Comme pour « Au Revoir …. » l’écrivain signe, avec le réalisateur, l’adaptation de son roman et nul doute qu’il surveille de près la mise à l’écran de son œuvre.
Le résultat est tout à fait concluant. Le casting est éblouissant : Léa Seydoux incarne avec un naturel désarmant la malheureuse veuve grugée par d’affreux méchants ( idéalement interprétés par Benoit Poolvorde et Olivier Gourmet ) qui saura rebondir et se venger avec maestria , avec l’aide désintéressée de son fidèle chauffeur, Cornillac lui même. Le rythme est trépidant, les décors superbes et la musique accompagne habillement l’action . Bref tous les éléments d’un grand film populaire sont là et l’on ne peut que souhaiter que ce beau film rencontre un large publique : ce sont des films de ce type qui peuvent ramener dans les salles les spectateurs qui leur font encore défaut depuis le Covid !
Jean-François Martinon